Le président de la Transition a effectué la semaine dernière un périple qui l’a conduit dans trois pays voisins (Côte d’Ivoire, Guinée et Niger). Une opportunité pour lui de rencontrer les dirigeants ouest-africains et de tisser des relations pouvant l’aider dans la conduite de la période intérimaire
C’est à Abidjan que le président Bah N’Daw a entamé sa tournée. Dans la capitale ivoirienne, il a assisté à l’investiture du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, réélu le 31 octobre dernier pour un nouveau mandat. Le président de la Transition a eu l’opportunité d’intégrer le cercle des dirigeants ouest-africains qui s’étaient donnés rendez-vous à Abidjan. L’occasion était bonne de faire la connaissance de tous ceux qui comptent dans la sous-région ouest-africaine et dont le soutien ne ferait que décupler les chances de réussite de sa mission à la tête de notre pays.
Pas moins d’une dizaine de chefs d’État et de gouvernement de
l’Afrique de l’Ouest étaients présent à la cérémonie d’investiture
d’Alassane Dramane Ouattara. Le sens diplomatique que l’on peut donner à
cette mobilisation est évident. Le président ivoirien est un poids
lourd de la sous-région. Pas seulement pour le poids économique de son
pays (1ère économie de l’Uemoa et 2è de la Cedeao) mais aussi et surtout
pour la stature internationale de l’homme. Alassane Dramane Ouattara a
un carnet d’adresses épais et il a l’oreille de Paris dont l’influence
va grandissante sur notre sous-région. Ce n’est pas un hasard si le chef
de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, et l’ancien président
français, Nicolas Sarkozy, étaient présents. Il n’aura échappé à
personne que Paris a dû s’accommoder du troisième mandat du président
Ouattara.
Le même traitement préférentiel n’a pas été accordé à Alpha Condé par
l’ancienne puissance coloniale. Mais le président guinéen n’en a pas
moins réussi à conserver le fauteuil présidentiel à l’issue d’un
processus électoral émaillé de violences.
Le chef de l’État guinéen qui rempile aussi pour un troisième mandat, a reçu le soutien de plusieurs dirigeants africains lors de son investiture. Le président Bah N’Daw a participé au rendez-vous de Conakry. Dans la capitale guinéenne, il avait aussi l’opportunité de tisser des liens étroits avec les autres dirigeants venus assister à la cérémonie. Là également, la présence du président de la Transition était quasiment une obligation. Car le Mali et la Guinée sont «les deux poumons d’un même corps», pour reprendre la célèbre expression du père de l’indépendance guinéenne Ahmed Sékou Touré. Avec le Niger aussi où le président Bah N’Daw a bouclé sa semaine diplomatique, les liens de notre pays sont très étroits. Sa visite d’amitié et de travail n’aura fait que raffermir davantage ces relations anciennes et sans nuage. Au cours de son séjour dans la capitale nigérienne, le président de la Transition a eu deux entretiens en tête-à-tête avec Mahamadou Issoufou.
Le chef de l’État nigérien a reçu des mains du président Bah N’Daw, la médaille de Grand-croix de l’Ordre national du Mali, la plus haute distinction de notre pays. Ce geste hautement symbolique peut être interprété comme la reconnaissance par notre pays des efforts du président nigérien. Au plus fort des remous sociopolitiques qui ont secoué notre pays cette année, Mahamadou Issoufou était le président en exercice de la Cedeao. Ses efforts pour renouer les fils du dialogue entre le régime du président IBK et les opposants, réunis au sein du M5-RFP, n’ont échappé à personne.
Lors du point de presse que les deux présidents ont animé à l’issue
de leur entretien, le chef de l’État nigérien a indiqué que la visite
d’amitié et de travail aura permis de faire le point de la lutte commune
des pays sahéliens contre le terrorisme. Mahamadou Issoufou s’est
félicité de la montée en puissance du G5 Sahel, désormais opérationnel,
et a salué les avancées de la lutte contre le terrorisme depuis le
sommet de Pau en France début 2020. Le président Bah N’Daw a expliqué
qu’il avait une identité de vue avec son hôte sur toutes ces questions
et remercié le président Issoufou pour l’accueil qui lui a été réservé.
Après une première tournée, en novembre dernier, qui l’a conduit au
Ghana, au Togo, au Sénégal et en Guinée-Bissau, le président Bah N’Daw
continue, avec le périple de la semaine dernière, d’entretenir les liens
d’amitié et de fraternité qui lient notre pays à ses voisins. Depuis
l’éclatement de la crise, ces liens sont d’un grand apport à travers les
actions de la Cedeao. Il est indispensable d’œuvrer au raffermissement
de ces liens qui nous sont très bénéfiques.
Envoyé spécial
Bréhima DOUMBIA
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