Le ton était donné par la nouvelle de « l’enlèvement » du chroniqueur et activiste Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath sur réseaux sociaux lundi dernier au soir. Des riverains l’ont aperçu en compagnie d’agents de sécurité en tenue civile. En vérité, il s’agit d’une interpellation.
Plus
tard, l’on apprend qu’il n’était pas seul dans le viseur du service des
renseignements. Trois personnalités ont reçu la visite de la Direction
générale des services de l'Etat (DGSE) pour les "besoins d'une enquête".
Pour l’heure, les motifs n'ont pas été annoncés malgré une forte
demande de communication de l’opinion. Parmi les
personnalités interpellées, le directeur du Pari mutuel urbain (PMU),
Vital Robert Diop. Très proche de la famille de l’ancien président IBK,
ce jeune cadre a d’abord travaillé à la présidence avant de se voir
confier le poste stratégique de patron de PMU.
Le
directeur général de l’Agefau, Souhahébou Coulibaly, est également
conduit par les services des renseignements. Que lui reproche-t-on ?
Aucune information officielle ne le dit. Cette
opération d’arrestation s’étire jusqu’à Koulouba. Le secrétaire général
de la présidence de la République, Sékou Traoré, sera lui aussi
interpellé mardi, puis remis en liberté, avant d'être à nouveau entendu mercredi matin par la DGSE, selon une source bien introduite. Si
l’arrestation des trois responsables de services publics n’a pas été
ébruitée, celle du chroniqueur Ras Bath a vite appelé une levée de
boucliers, d’abord par le groupe Renouveau, puis après les faîtières de
la presse à travers une rafale de communiqués.
La
direction du groupe médiatique indique avoir appris avec « grande
stupéfaction l’enlèvement de Mohamed Youssouf Bathily, animateur de
l'émission "Grands dossiers". « En attendant, d'être édifié sur les
motivations des responsables de cet agissement, le groupe «Renouveau»
exhorte ses auditeurs et téléspectateurs à la mobilisation en vue
d’obtenir la libération immédiate et sans condition de Ras Bath »,
indique le groupe médiatique dans son communiqué.
Dans
la foulée, l’ancien Premier ministre a produit un communiqué pour
démentir sa participation à une quelconque action de déstabilisation de
la Transition. Vaut mieux prévenir que guérir. Dr Boubou Cissé qui déjà
est dans le collimateur de la justice dans l’affaire de la tuerie des
jeunes manifestants devant le domicile de l’imam Dicko, joue la carte de
la prévention. Il dénonce, au passage, une cabale dont le but serait de
le mettre en porte à faux avec les maîtres du jour.
«
Depuis quelques jours, mon nom est associé à travers les réseaux
sociaux à un projet de déstabilisation de la Transition dont certains
présumés auteurs ont fait l’objet de mesures d’arrestation par les
services de la Sécurité d’Etat. Je tiens à prendre l’opinion nationale
et internationale comme témoin de cette odieuse tentative de jeter le
discrédit sur ma personne et l’idéal politique que je suis supposé
incarner » écrit-il.
Et
de préciser : « je ne suis ni directement ni indirectement, de quelque
manière que ce soit, associé à aucun projet de déstabilisation des
institutions de mon Pays et, je défie quiconque d’en apporter la preuve
contraire ».
A. CISSE
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